Au pied du Sillon de Bretagne et bordant un bras de Loire, la Ferme de Mareil se trouve sur la rive droite de l’estuaire, si surprenant à cet endroit par la diversité de ses ambiances. Imaginez la Loire encore sauvage, ses méandres entre les îles anciennes, des bancs de sable, des roselières refuges d’oiseaux migrateurs et de vastes prairies régulièrement ondoyées par les marées.
© Arnaud Philippon
Pour parachever ce paysage de carte postale, des troupeaux de vaches évoluent librement sur une large bande de marais tenant le fleuve et sa navigation à distance respectueuse de leurs paisibles pâtures.
Un bon moyen d’embrasser d’un seul coup d’œil la beauté singulière de cet environnement à la fois sauvage et ouvert sur les activités humaines de
l’estuaire : admirer la vue du haut de l’observatoire de Tadashi Kawamata, installé en pleine nature au milieu des prairies inondables,
depuis la biennale "Estuaire Nantes-Saint Nazaire" 2007; la longue passerelle de bois qui y conduit serpente dans la roselière, régulièrement recouverte d’eau lors des grandes marées. Un parcours
récompensé par un splendide panorama sur le marais, la Loire et le pont de Saint-Nazaire.
© Dominique Bioret
Le paysage, fruit du travail conjoint de l’homme et de la Nature, mêle bocages et marais plus ou moins domestiqués, sillonnés de canaux et maillé d’étiers. Quelques petits ports d’échouage tel celui de Lavau-sur-Loire, témoignent d’un passé marchand pas si lointain. Les barques à fond plat y accostaient au gré des marées pour charger et décharger produits de la pêche, sel, vin, bois,…
L’élevage extensif dans ces zones humides est d’intérêt collectif, encouragé par le Conservatoire du Littoral. Pâturage et fauche
maintiennent les prés-salés, limitent naturellement la prolifération des nuisibles et ainsi contribuent à la préservation de zones précieuses de biodiversité, entre autres enjeux
écologiques et économiques.
Extrait de l'exposition ''Des plumes et des hommes, regards sur l'estuaire" organisée par l'ACROLA mai 2017